Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, vient de donner un coup de force diplomatique en convoquant une réunion d’urgence avec son staff gouvernemental pour préparer une riposte contre les accusations marocaines de soutien aux séparatistes du Polisario. Le gouvernement algérien s’enferme dans une posture de défense, déclarant que le royaume chérifien cherche à déstabiliser la région. Depuis plusieurs mois, les relations entre Alger et Rabat sont au plus bas, exacerbées par la guerre des mots sur le Sahara Occidental et des incursions militaires de plus en plus fréquentes. La junte au pouvoir en Algérie, toujours en quête de légitimité, entend non seulement se défendre sur la scène internationale, mais aussi renforcer son influence à l’intérieur du pays, en agitant la menace marocaine comme un levier pour maintenir l’unité nationale. La junte algérienne semble jouer une carte dangereuse : en désignant le Maroc comme un ennemi à abattre, elle cherche à ressouder la population autour d’une cause commune, tout en tentant de masquer ses propres faiblesses internes. Mais cette stratégie pourrait bien se retourner contre elle, notamment à travers les pressions économiques et diplomatiques croissantes que Rabat pourrait exercer.