Les cyberattaques s’intensifient à un rythme alarmant en Afrique, ciblant aussi bien les entreprises que les particuliers. À l’occasion de la conférence GITEX Africa 2025 au Maroc, la société de cybersécurité Kaspersky a alerté sur une hausse généralisée des menaces numériques sur le continent. Selon ses données, les attaques impliquant des logiciels espions ont bondi de 14 %, tandis que celles destinées à voler des mots de passe ont augmenté de 26 %. En 2024, plus de 131 millions de menaces web ont été détectées en Afrique, principalement au Kenya (20 millions), en Afrique du Sud (17 millions) et au Maroc (12,6 millions). Maher Yamout, chercheur principal chez Kaspersky, pointe du doigt l’essor du travail hybride et la transformation numérique accélérée, qui laissent les réseaux vulnérables aux attaques sophistiquées comme le phishing ou les rançongiciels. Dans le domaine grand public, la popularité des services financiers numériques combinée à une faible sensibilisation aggrave les risques. Les menaces ne se limitent pas à internet : les logiciels malveillants véhiculés via des supports physiques explosent, notamment au Nigeria (+169 %) et en Éthiopie (+86 %). Kaspersky recommande aux entreprises de renforcer la protection de leurs terminaux, de limiter les accès à distance non sécurisés et de sauvegarder systématiquement leurs données. Les particuliers, eux, doivent éviter les sources douteuses, utiliser des mots de passe complexes, activer l’authentification à deux facteurs et maintenir leurs logiciels à jour. Face à la montée de ces menaces, une réponse collective s’impose. Coopération régionale, formation et culture de la cybersécurité sont désormais indispensables pour protéger les écosystèmes numériques africains.