Des représentants du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont participé, samedi, à une discussion sur les défis de la région du Sahel, lors du forum diplomatique d’Antalya. Ce panel a abordé des questions cruciales telles que le terrorisme, l’instabilité politique et les relations tendues avec la CEDEAO.

Un Sahel en crise : lutter contre le terrorisme et les coups d’État

Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a souligné la crise existentielle à laquelle fait face l’Alliance des États du Sahel (AES), notamment en raison de la lutte contre le terrorisme et des coups d’État militaires. Il a exprimé des préoccupations quant aux embargos militaires des puissances occidentales, qui, selon lui, freinent l’acquisition d’équipements nécessaires pour la défense de la région. Diop a également critiqué l’inefficacité de l’ONU, affirmant que ses forces sur place n’avaient pas contribué de manière significative à la lutte contre le terrorisme.

Relations tendues avec la CEDEAO

Le ministre des Affaires étrangères du Niger, Bakary Yaou Sangaré, a dénoncé les actions de la CEDEAO, qui, selon lui, s’éloignent de ses principes fondateurs et ne répondent pas aux besoins des États membres. Il a expliqué que les retraits des forces étrangères, notamment françaises, avaient considérablement amélioré la situation sécuritaire et réduit le financement des groupes terroristes. Sangaré a salué la Turquie pour son soutien, affirmant que la coopération bilatérale avec la Turquie avait été bénéfique dans la lutte contre le terrorisme.

Le Burkina Faso : signes de reprise économique

Karamoko Jean Marie Traoré, ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, a annoncé que son pays, autrefois occupé à 50 % par des groupes terroristes en 2022, avait réussi à récupérer 71 % de son territoire. Il a mis en avant les projets de développement lancés, comme l’inauguration de plusieurs usines, ce qui témoigne d’une amélioration de la sécurité et de l’attractivité économique du pays. La coopération avec la Turquie, selon Traoré, va au-delà des questions militaires et inclut le développement économique.