Réunis à Dakar, six pays sahéliens ont lancé une nouvelle stratégie ambitieuse visant à maîtriser l’irrigation sur un million d’hectares d’ici 2035, dans le but de renforcer leur souveraineté alimentaire face aux défis climatiques et socioéconomiques. Le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad ont adopté une « Déclaration de Dakar+10 » marquant les dix ans de leur engagement initial. Cette nouvelle feuille de route prévoit des investissements massifs dans des systèmes d’irrigation modernes, résilients et durables. Le Secrétaire exécutif du CILSS, Dr. Abdoulaye Mohamadou, a souligné que cette ambition repose sur les atouts naturels du Sahel : vastes ressources en eau, en terres arables et en énergie, combinées aux innovations technologiques en matière d’irrigation. Il a rappelé que malgré les progrès, seulement 285 000 hectares ont été aménagés en dix ans, loin du million visé dès 2020. La stratégie adoptée définit sept priorités, dont l’appui aux programmes nationaux, le renforcement des initiatives portées par les agriculteurs, la diversification des sources d’eau et l’amélioration des schémas publics et communautaires. Elle insiste également sur l’importance d’une gouvernance plus efficace, de financements accrus par les budgets nationaux et d’une transformation des cultures vers des filières orientées marché. Pour Dr. Mabouba Diagne, ministre sénégalais de l’Agriculture, il est temps d’« investir dans des systèmes d’irrigation adaptés pour sortir nos agricultures de la précarité climatique et bâtir un avenir prospère pour nos peuples ». Les six pays entendent renforcer leur coordination régionale via le CILSS et envisagent d’étendre cette dynamique à d’autres pays ouest-africains.