Malgré quelques progrès, de nombreux pays africains conservent des lois discriminatoires qui compromettent les droits des femmes et des filles, entravant leur émancipation et leur accès à l’égalité. C’est ce que révèle un rapport mondial publié par l’organisation Equality Now, dédiée à la défense des droits humains des femmes et des filles à l’échelle mondiale.

Le document pointe du doigt les législations africaines qui continuent de maintenir des normes sexistes, soumettant ainsi les femmes et les filles à des discriminations graves. Il y a cependant des exemples inquiétants. En Gambie, un projet de loi visant à abroger les lois interdisant les mutilations génitales féminines a presque été adopté, menaçant des avancées significatives. Toutefois, une forte résistance a permis d’éviter son adoption, souligne Antonia Kirkland, co-auteure du rapport.

Le rapport évoque également l’impact de la pauvreté, accentué par la crise climatique et les migrations forcées, qui exposent davantage les filles africaines aux mariages précoces. En Éthiopie, par exemple, les taux de mariage des enfants ont augmenté après la sécheresse de 2022, les familles cherchant à protéger leurs filles de violences sexuelles, bien que cette solution aggrave souvent la situation.

En revanche, certains pays comme la Sierra Leone et la Zambie ont fait des avancées notables. Ils ont adopté des lois interdisant le mariage des enfants et s’engagent dans des réformes législatives pour améliorer les droits des femmes. Cependant, des réformes légales restent cruciales à travers la région pour assurer une égalité durable.

Antonia Kirkland insiste sur le rôle primordial des gouvernements : « Éliminer la discrimination fondée sur le sexe et le genre dans la législation est une responsabilité essentielle. Nous appelons chaque pays à réexaminer et réformer ses lois sexistes, à protéger les droits juridiques des femmes et des filles et à établir des garanties d’égalité constitutionnelles ou légales pour toutes. »

Equality Now se concentre sur quatre domaines principaux : l’égalité juridique, la lutte contre les violences sexuelles, les pratiques néfastes et l’exploitation sexuelle, avec une attention particulière portée aux défis spécifiques des adolescentes.