La Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a annoncé, dans une lettre officielle du 13 janvier 2025, son intention d’entamer des discussions techniques avec les autorités maliennes en vue de gérer de manière ordonnée leur retrait de l’organisation régionale, prévu pour dans deux semaines. Cette démarche intervient après la décision prise par le Mali lors du 66ᵉ sommet de la Cédéao, tenu à Abuja le 15 décembre 2024.

Le retrait du Mali de la Cédéao a été officialisé en janvier 2024, après plusieurs années de tensions, marquées par des sanctions économiques et diplomatiques. Cette décision a été consolidée par la formation de l’Alliance des États du Sahel (AES) en septembre 2024, qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger, et vise à offrir une alternative à l’influence de la Cédéao.

Dans son communiqué, le président de la Commission de la Cédéao, Dr. Omar Alieu Touray, a affirmé que l’organisation souhaite maintenir un dialogue avec Bamako malgré la décision de retrait. Une réunion technique a été proposée pour discuter des modalités pratiques de cette séparation, en particulier sur les aspects économiques et sécuritaires.

L’AES, dans un communiqué du 22 décembre 2024, a déclaré que sa décision de quitter la Cédéao est définitive, soulignant leur désir de renforcer leur souveraineté face à une organisation jugée trop influencée par des puissances extérieures.

Le retrait du Mali pourrait avoir des répercussions sur les échanges intra-régionaux et l’accès aux financements communautaires, ainsi que sur la coopération en matière de sécurité, particulièrement dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Toutefois, un signe d’apaisement a été observé avec l’ouverture, le 14 décembre 2024, des frontières de l’AES aux citoyens de la Cédéao, ce qui laisse entrevoir une possible désescalade des tensions.

La Cédéao a accordé un délai de six mois à l’AES pour mettre en œuvre ce retrait, tout en permettant aux pays concernés de revenir dans l’organisation si cela est souhaité. Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, chargé de faciliter cette réintégration, effectuera bientôt une visite dans les pays concernés pour encourager la réconciliation.