Le Bénin a subi une lourde perte mercredi dernier lors d’une attaque menée par des groupes jihadistes contre des positions militaires dans le nord du pays. Selon des informations obtenues par l’APA, environ 30 soldats ont été tués dans cette attaque. Le colonel Faizou Gomina, chef d’état-major de la garde nationale béninoise, a exprimé dans un communiqué que le pays venait de connaître « une très lourde perte ».

L’incident s’est produit à Banikoara, une localité située à la frontière du Niger et du Burkina Faso, une zone particulièrement vulnérable aux incursions jihadistes, surnommée « triple point » par les experts en sécurité. Ce même jour, une source militaire a rapporté à l’AFP que l’armée béninoise avait éliminé 40 assaillants durant l’affrontement. Depuis 2021, le Bénin a perdu un total de 121 militaires dans des attaques attribuées à des groupes armés jihadistes, selon des informations diplomatiques.

Les attaques, de plus en plus fréquentes dans le nord du pays, sont souvent l’œuvre de militants liés à l’État islamique (EI) et à Al-Qaïda, actifs dans les pays voisins. La région frontalière avec le Burkina Faso est particulièrement touchée par ces incursions violentes.

Pour faire face à cette menace croissante, le Bénin a déployé près de 3 000 soldats dans le cadre de l’opération « Mirador » lancée en janvier 2022, visant à sécuriser ses frontières. De plus, 5 000 militaires supplémentaires ont été recrutés pour renforcer les forces de défense dans le nord. Le colonel Gomina a souligné que la position attaquée faisait partie des plus sécurisées de l’opération, disposant de nombreux équipements, dont des armes collectives et des drones de surveillance, ainsi que d’un système de communication pour réagir rapidement aux menaces. Cependant, il a insisté sur le fait que le matériel seul ne suffirait pas à remporter la guerre contre les groupes jihadistes.

Exprimant la résilience de ses troupes, il a conclu : « Nous avons pris un coup sévère, mais nous ne plierons pas ».