A l’occasion de la 30ᵉ édition du Salon International de l’Édition et du Livre (SIEL), un atelier interactif a été organisé par le Secrétariat Général du Gouvernement (SGG) pour débattre du rôle crucial de la gouvernance juridique dans l’amélioration de la qualité des lois et de leur application. L’événement, qui a réuni des chercheurs universitaires et des hauts cadres du SGG, a mis en lumière les enjeux liés à la rigueur des textes législatifs et à leur adaptation aux évolutions sociales, économiques et numériques. Selon MD, Abdelkhaleq Dahmani, conseiller juridique au SGG, a souligné l’importance de l’institution dans l’accompagnement des réformes juridiques. Il a évoqué les efforts pour moderniser le système juridique marocain, notamment à travers la révision des textes législatifs, leur alignement avec les transformations numériques et la promotion de la gouvernance participative. Il a également évoqué la création d’une direction dédiée à la numérisation et aux systèmes d’information ainsi que d’un centre de développement des compétences, de veille juridique et de coopération. En outre, Dahmani a annoncé la finalisation imminente d’un guide des procédures législatives dans le cadre de la mise à jour et de la codification du droit. Le professeur Allal Fali, enseignant à la faculté de droit d’Agdal, a insisté sur la nécessité des études d’impact pour améliorer la qualité des lois. Selon lui, il est essentiel d’évaluer les effets d’un texte avant et après sa mise en œuvre, en prenant en compte les dimensions politiques, économiques et sociales. Il a ainsi plaidé pour que chaque projet de loi soit accompagné de documents explicatifs afin d’éclairer les choix législatifs. Le professeur Abderrahmane E-Charkaoui, de la faculté de droit de Souissi, a abordé la tension entre la gouvernance juridique et les contraintes économiques. Il a souligné la tendance croissante à privilégier les logiques économiques au détriment des considérations éthiques, et a mis en lumière les difficultés de concilier efficacité législative et délais souvent serrés. Il a pris en exemple le projet de code de procédure civile, toujours en discussion, pour illustrer ces défis. Cet atelier a ainsi permis de faire un point sur les réformes en cours et les défis à surmonter pour garantir une gouvernance juridique efficace et adaptée aux réalités contemporaines.