À Bamako, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a reçu une délégation d’envoyés spéciaux pour le Sahel venus de Belgique, des Pays-Bas, du Luxembourg et d’Allemagne. Objectif : relancer le dialogue avec des partenaires européens dans un contexte régional marqué par de profondes recompositions diplomatiques. La rencontre a permis de faire le point sur les relations Mali-Europe, dans un climat de tensions latentes depuis le rapprochement de Bamako avec la Russie. Sécurité, transition politique, développement économique, lutte contre la migration irrégulière : les sujets abordés étaient multiples, mais la volonté commune de maintenir des canaux de dialogue est restée au cœur des échanges. Les Européens ont été informés de la progression du processus de transition malien et des priorités en matière de sécurité. Abdoulaye Diop a insisté sur la nécessité de partenariats « sincères et respectueux des choix souverains du Mali ». Ce dialogue s’inscrit dans un contexte particulier. La Belgique a fermé son ambassade à Bamako en 2023, le Luxembourg agit via LuxDev, tandis que l’Allemagne et les Pays-Bas conservent une présence active, avec plus d’un milliard d’euros investis par Berlin depuis 2016 dans divers projets. La rencontre a également permis d’aborder les tensions entre les États de la Confédération des États du Sahel (AES) et certaines organisations d’intégration régionale. Face aux repositionnements géopolitiques dans l’espace CEDEAO, le Mali réaffirme sa volonté d’un dialogue direct, sans ingérence. Pour Bamako, il s’agit de refonder les termes de la coopération sur des bases réalistes et mutuellement bénéfiques, en tenant compte des mutations régionales et de ses nouvelles priorités stratégiques.