Les institutions européennes ont conclu un compromis dans la nuit du 8 au 9 avril 2025 pour durcir la législation sur la pollution aux microplastiques, un fléau qui touche fleuves, plages et océans. Cette avancée devrait permettre l’adoption définitive du règlement dans les prochains mois. Le focus principal de cette législation sera sur la réduction des fuites de granulés de plastique, connus sous le nom de « pellets » ou « larmes de sirènes », qui sont utilisés dans la production de plastiques. Les industriels impliqués dans la production, le transport ou la transformation de ces granulés devront mettre en place des plans d’évaluation des risques pour prévenir les fuites et procéder à des opérations de nettoyage en cas de contamination. Les grandes entreprises produisant ou transportant plus de 1.500 tonnes de microplastiques par an devront obtenir une certification régulière d’un organisme indépendant, sous peine de sanctions en cas de non-respect. Pour les petites entreprises, des règles allégées s’appliquent, avec une certification obligatoire dans les cinq ans suivant l’entrée en vigueur de la loi pour celles produisant plus de 1.500 tonnes, et une simple auto-déclaration pour les autres. La question de l’intégration des petites entreprises à cette législation a été un point de discorde. Alors que certains plaidaient pour les exemptées, un compromis a été trouvé avec un seuil relevé à 1.500 tonnes. Les organisations environnementales ont salué cette avancée, mais ont exprimé des préoccupations quant aux « délais » et « exemptions » pour les petites entreprises, risquant de limiter l’impact de la loi. Par ailleurs, l’inclusion du transport maritime, malgré les objections de certains États membres, représente un progrès majeur, étant donné que ce secteur est responsable d’environ 38% des granulés transportés dans l’UE. En 2019, l’UE a perdu entre 52.140 et 184.290 tonnes de granulés dans la nature, et ces plastiques peuvent persister dans l’environnement pendant des décennies, étant non biodégradables.