Depuis janvier 2025, le Burundi a accueilli près de 70 000 réfugiés en provenance de la République Démocratique du Congo (RDC), fuyant les combats dans l’est du pays, un afflux massif qualifié par le Programme alimentaire mondial (PAM) de « plus grand afflux de réfugiés que le Burundi ait connu depuis des décennies ». La majorité des réfugiés sont des femmes, des enfants et des personnes âgées. Le PAM a exprimé des inquiétudes concernant la capacité d’accueil et les ressources disponibles, précisant que bien que les fonds reçus soient appréciés, ils restent insuffisants. Cette situation a entraîné une réduction des rations alimentaires afin de pouvoir couvrir un maximum de personnes. Le nombre de réfugiés, qui a doublé en quelques semaines, reste une lourde pression sur les opérations humanitaires du pays. La guerre entre le groupe rebelle M23 et l’armée congolaise continue de provoquer des déplacements massifs.
Le M23, un groupe rebelle créé en 2012, a repris les combats en 2022 et s’est emparé de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu. Ce conflit a conduit à une intensification des mouvements transfrontaliers vers les pays voisins comme le Rwanda, l’Ouganda et la Tanzanie, exacerbant la crise humanitaire dans la région. Les autorités congolaises accusent le Rwanda de soutenir le M23 pour ses ressources minières, une accusation que Kigali rejette en affirmant que le M23 est un mouvement exclusivement congolais, bien qu’il utilise le kinyarwanda. Le Rwanda considère le M23 comme une menace à sa sécurité, estimant que la RDC a formé une coalition militaire pour renverser son gouvernement, ce qui complique encore les efforts de médiation.