La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a accordé un prêt de 300 millions d’euros à l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) du Maroc. Ce financement soutient la transition énergétique du pays et vise à réduire sa dépendance aux énergies fossiles. Actuellement, plus de 90 % de l’électricité consommée au Maroc provient de sources fossiles, une situation que le pays cherche à inverser dans le cadre de sa stratégie énergétique ambitieuse, qui prévoit de porter la part des énergies renouvelables à 52 % de la capacité installée d’ici 2030.

Le prêt vise à renforcer la stabilité financière de l’ONEE, en particulier face à des défis tels que la forte hausse de la demande en électricité due à la reprise industrielle post-Covid-19 et la baisse des niveaux de précipitations qui affecte la production hydroélectrique. La situation a contraint l’ONEE à recourir à des sources d’énergie plus coûteuses, amplifiées par la hausse des prix internationaux des combustibles fossiles.

Ce financement de la BERD est structuré comme un prêt lié à la durabilité, incitant l’ONEE à atteindre des objectifs environnementaux spécifiques, notamment la réduction des émissions de CO₂ et l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique. Contrairement aux financements traditionnels, ce prêt ne peut être utilisé que pour des projets visant à améliorer la performance énergétique et la durabilité, excluant ainsi tout investissement dans les énergies fossiles.

Le prêt est accompagné d’une assistance technique pour accompagner l’ONEE dans la mise en œuvre de sa stratégie de décarbonation. La BERD soutiendra également l’Office dans l’application de la Loi 48-15, qui régule le marché de l’électricité au Maroc, et contribuera à établir une trajectoire de décarbonation à long terme pour l’ONEE, en vue de l’élimination progressive des actifs fossiles.

Cette initiative s’inscrit dans les efforts du Maroc pour renforcer la résilience de son secteur énergétique face aux enjeux climatiques mondiaux et réduire sa dépendance aux sources d’énergie polluantes.