Après l’adoption de la motion de censure qui a entraîné la démission de Michel Barnier, Emmanuel Macron a pris la parole, jeudi soir, pour s’adresser aux Français. Un discours empreint de colère, où le président a affiché son mécontentement sans chercher à le dissimuler. Dans une allocution plus brève et moins fluide que d’habitude, il a violemment critiqué la classe politique dans son ensemble : des électeurs aux partis politiques, en passant par les parlementaires.

Refusant de se remettre en question, Emmanuel Macron a reconnu prendre la responsabilité de la crise actuelle, rappelant que sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale, le 9 juin dernier, n’avait « pas été comprise », mais qu’elle était « inéluctable ». Cependant, il a clairement estimé que la situation bloquée actuelle est en grande partie due à des choix faits par d’autres acteurs politiques.

Il a surtout mis en avant la formation d’un « front antirépublicain » entre l’extrême gauche et l’extrême droite, reprochant à certaines forces, autrefois au pouvoir, d’avoir contribué à la déstabilisation du pays. Selon lui, la censure et la chute du gouvernement sont le résultat d’une volonté délibérée de semer le chaos. Le président a aussi vivement critiqué le vote de la motion de censure par les députés du Rassemblement National, qu’il considère contraire à leur programme et une insulte envers leurs électeurs.

Malgré cette attaque acerbe, Emmanuel Macron a tenté de donner une note plus positive en annonçant la formation imminente d’un gouvernement « d’intérêt général ». Ce gouvernement devra œuvrer sur la base de compromis, bien que le président ait déjà tracé des lignes rouges : pas d’augmentation des impôts, pas de nouvelles normes, et une lutte sans relâche contre le narcotrafic et les divisions croissantes.

Enfin, Emmanuel Macron a affirmé qu’il ne démissionnerait pas et qu’il resterait à son poste jusqu’à la fin de son mandat, dans « trente mois ». Il a également insisté sur sa volonté de reprendre directement les rênes du pays pour la seconde moitié de son mandat, estimant que le gouvernement et le Parlement n’avaient pas réussi à remplir leurs missions.