Dans une récente déclaration, l’ancien chef de la diplomatie béninoise, Aurélien Agbenonci, a suscité des réactions mitigées, mettant en lumière ses positions passées et présentes sur la scène diplomatique. Alors que certains le voient comme un homme en quête d’opportunités politiques, d’autres remettent en question sa cohérence et sa légitimité à critiquer les décisions actuelles du gouvernement.
Aurélien Agbenonci, qui a occupé le poste de ministre des Affaires étrangères du Bénin pendant sept ans, a récemment exprimé son désaccord face à la décision de bloquer l’embarquement du pétrole nigérien à Sèmè-Podji. Cette mesure, qu’il jugerait contraire aux efforts d’apaisement, aurait surpris l’ancien diplomate, marquant ainsi une rupture avec la ligne adoptée par le gouvernement actuel, duquel il a été débarqué il y a un an.
Sous son mandat, Agbenonci a été reconnu pour une politique étrangère ferme, soutenant des sanctions rigoureuses imposées à la Guinée Conakry et au Mali par la CEDEAO lors de coups d’État militaires. Cependant, sa gestion des tensions avec le Nigeria, ayant conduit à la fermeture des frontières pendant un an, a été largement critiquée, poussant de nombreux Béninois à réclamer un renouveau dans la conduite de la diplomatie.
Les récentes justifications du président Talon concernant le blocage des expéditions de pétrole mettent en lumière une diplomatie en quête de formalisme, contrastant avec les approches précédentes d’Agbenonci. Cette dissonance entre le passé et les critiques actuelles soulève des questions sur la cohérence et la légitimité de ses positions.
Certains observateurs voient dans les déclarations d’Agbenonci une certaine nostalgie du pouvoir ou un regret des feux de l’action diplomatique. Cependant, d’autres remettent en question son opportunisme politique, soulignant l’importance de rester prudent sur des questions aussi sensibles pour deux pays frères destinés à s’asseoir ensemble pour discuter.